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Résumé :

Juillet 1944. Joseph Joanovici voit la ligne d’arrivée. Depuis le début de la guerre, il court, pour avoir toujours une longueur d’avance sur ses adversaires. Après les nazis, bientôt hors course, un autre camp est entré dans la partie, pas moins dangereux pour lui : la Résistance. Sa carte de la Gestapo l’a tiré de plus d’un mauvais pas, et ses amitiés l’ont rendu riche.
N’étant plus à un paradoxe près, il dénonce et sauve, ravale émotions et morale et finance la Résistance avec l’argent des nazis. Car la libération arrive, et avec elle, Joano le sait, la honte d’un peuple qui a aidé à commettre un génocide. Pour conjurer cette honte, il va falloir trouver des coupables. Et pour ne pas faire partie de ceux-là, Joano tombe dans un puits de noirceur, où le pardon sera impossible à retrouver...

Chronique :

"Aux Armes Citoyens" est l'album de la maturité pour cette série qui explose et crée toujours la différence à chaque parution. On est pas loin du chef-d'oeuvre ultime de Fabien Nury, mais pour l'instant on ne connaît pas encore la fin pour se donner une opinion plus précise. Quoi qu'il en soit, le suspens et les évènements s'accèlerent, poussant le lecteur dans une lecture éblouissante.
On se rapproche alors toujours plus de Joseph Joanovici qui prend un autre visage, jusqu'à être une pâle copie de ses démons et montre combien en tant de guerre un homme aussi sage qu'il puisse être, peut devenir un loup pour suirvivre. C'est donc entre manipulations, éxécutions, dénonciations et profit personnel que ce dessine le meilleur album de cette série et finit par dévoiler le véritable visage de Joseph Joanovici. On voit bien que Fabien Nury n'a pas lésiné sur la profondeur du personnage afin d'apporter plus de crédibilité à l'intrigue et nous offre avec un construction narrative bien rythmé beaucoup de suspens qui trouverons des réponses sur les prochains albums à paraître.

J'aime beaucoup la thématique des couvertures fort belles et qui ont le pouvoir d'attirer le lecteur. Mais le travail de Sylvain Vallée l'est tout aussi, puisque réalisé de façon traditionnel et non en couleurs directes. On apprécie tout au long du récit son sens du découpage, ses angles de vues très dynamiques et le soin apporté à cette époque à travers les costumes, les personnages, les véhicules ou l'architecture. Même les décors sont soignés, ce qui apporte beaucoup au confort de lecture.

Jamais une série traitant de l'occupation allemande ne sera allée aussi loin dans le réalisme ! Si bien qu'avec toutes ses séries sur ce thème qui fleurissent sur le petit écran ces temps-ci, je verrais bien "Il Etait Une Fois en France" adaptée en film. Les éditions Glénat tient là, l'une de leurs meilleurs séries et tout simplement l'une des meilleus séries sur l'occupation allemande. On attend patiemment la suite.