X

Résumé :

À la fin du premier cycle, les cinq enfants faisaient une terrible découverte : ils sont morts ! Ils réagissent de manière différente à cette macabre nouvelle : Camille décide d'organiser leurs funérailles, Yvan tente une séance de spiritisme « inversée » (pour entrer en contact avec les vivants), Leïla décide d'enquêter sur sa propre mort et Dodji ne renonce pas à chercher un moyen de quitter cet endroit, ni enfer, ni paradis, mais où l'on peut toujours souffrir...
Mais Saul, leur ennemi de toujours, a des visées beaucoup plus pragmatiques et tente, avec les gamins de son clan, de s'approprier un maximum de quartiers de la ville, forçant les cinq enfants à réagir et entraînant tout le monde dans une escalade de violence ...

Chronique :

C'est toujours avec bonheur de retrouver la série "Seuls" qui en l'espace de 5 tomes à crée l'évènement, pour ne pas dire que cette série se classe dans mon Top 10 des BD ado-adultes. Le premier cycle composé de 5 tomes avait posé les bases et fait angoisser tout un public friand de ce genre de récit d'anticipation.
Pour ce nouveau cycle à venir [ par contre, j'espère que la série ne va pas s'étendre sur une dizaine d'albums pour garder un peu de fraîcheur et d'authenticité ! ] Fabien Vehlmann ne se contente pas de facilité et renforce l'intrigue avec de nouveaux éléments qui en quelques pages dresse le portrait de chacun des enfants qui s'interrogent sur leur sort avec toutes ces zones d'ombres inexpliquées.
Cette neutralité permet à Fabien Vehlmann de déployer un regard d’une lucidité glaçante sur ses personnages, sur ces familles ou bien ce fameux monolithe qui suscite bien des interrogations. Sa manière de disséquer ses personnages, avec une efficacité dans l’écriture de l'intrigue, une économie de mots m’impressionne toujours. Fabien Velhmann est à la fois sans complaisance pour ses personnages, il n’essaie pas de leur trouver d’excuses, de les rendre plus admirables qu’ils ne sont, mais simplement de leur donner de la consistance pour attaquer les prochains tomes.

Comme pour les premiers opus, monsieur Gazzotti nous offre toujours un travail soigné et exemplaire, tout en sachant que la série évolue dans un registre semi-réaliste [ entendons par-là dans le style Dupuis ! ] et que ce n'est pas évident de mettre en place de l'émotion et de la tragédie sur des visage à gros nez ! C'est aussi cela la force de cette série...

Au final, cet équilibre délicat digne des meilleurs épisodes de "La Quatrième Dimension" [ d'où peut-être le titre ? ] et d'humanisme, est tout à fait providentiel et bouleversant pour cette série BD qui nous fait douter sur ce qu'on lit et nous amène aussi à réfléchir.