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Résumé :

Diego, le matelot à quai, et Théo, l'ancien marin apprenti écrivain, nous entraînent sur les quais du port de Lisbonne, à la poursuite de leurs rêves d'enfance, préservés dans leur mémoire ou abîmés par la vie. Aux récits de voyages de Diego se mêlent les fantasmes d'écrivain de Théo, tous deux obsédés par le fantôme de femmes réelles, imaginaires ou disparues dont ils réveillent le souvenir au gré de leur conversations. De rêves chimériques en vraies blessures, Diego et Théo réinventent leur vie, dans l'attente d'un départ qui n'a jamais lieu ...

Chronique :

Un drame inaugure l'odyssée de "Les Longues Traversées" : celle de Théo, jeune marin-écrivain qui navigue sur le Jeanne d'Arc et aspire à l'aventure et de son complice Diego.
J'étais impatient de pouvoir lire cette BD qui se passe dans un pays que j’adore !. Puisant mes racines et mon héritage personnel du Portugal. De plus, je savais qu’en la lisant, j'allais voir défiler devant mes yeux les superbes images de Christian Cailleaux qui est vraiment le seul auteur capable de faire le pont entre les mots de Giraudeau et cet univers sec et poétique. Vous aurez une nouvelle vision du dessin, de la BD et de ce personnage médiatique, aussi à l'aise dans le cinéma que la bande-desinée...

Dans ce récit bouleversant, les personnages se livrent sans pudeur avec une implacable lucidité. Mais ils demeurent intègre et ne jugent aucunement leur semblables, faisant de ce récit une thérapie pour chacun des deux personnages qui livrent la vision pour l'un d'une femme fantasmé de roman et pour l'autre, d'une femme finalement absente. Ce décodage servit par un scènario limpide et pleins de mouvements de rythmes apporte la vie à l'intrigue et au côté reposant du scènario. Je me demande encore comment on arive à écrire des histoires pleines d'émotions sans qu'il se passe quoi que ce soit...

Je vous recommande cet album très bien écrit mais malheureusement trop court pour ceux qui aiment les mots et la littérature, d’ailleurs tout comme moi vous en redemanderez sûrement jusqu'à le lire deux ou trois fois de suite pour en capter l'essence et sa magnificence. Un hommage incomparable pour la BD, la qualité de la collection Aire Libre et pour un homme disparu trop tôt avec ce récit saisissant à lire.