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Résumé :

Venise. Le prince Assanti se meurt. Il confie à sa fille naturelle, Saria, un coffret contenant trois clefs qui, utilisées sur la Porte de l'Ange, donnent accès l'une au Paradis, l'autre aux Enfers, et la troisième au Néant. Escortée par Orlando, un fidèle serviteur, la petite fuit loin du palais royal et de ses dangers. Six ans plus tard, la jeune femme, surnommée la Luna, se prépare à affronter son destin ...

Chronique :

La valse des séries qui changent d’éditeurs est toujours une catastrophe pour les lecteurs !... Ici, cette trilogie publiée initialement chez Robert Laffont sous le nom « Les Enfers » voit son aventure re-démarrer chez Delcourt avec un nouveau titre « Saria », une nouvelle maquette et deux nouvelles couvertures pour cette réédition !.
Mais ce n’est pas le fait d’avoir Paolo Serpieri au générique qui retient l’attention, mais bel est bien Jean Dufaux qui s’essaye à un nouveau genre et parvient avec cette SF organique ou post-apocalyptique à créer un univers riche et complexe à la fois. Une espèce de Venise décadente, futuriste au possible ou la fusion des genres offre un mélange de Borgia à Druuna pour faire court !
Bien sûr, l’intrigue se développe à grande vitesse, incorporant dans son archétype narratif des éléments empruntés au fascisme ou à la religion faisant de ce récit une vision morbide de la société… Maintenant savoir ce qui va se passer pour Saria qui a choisis une porte, reste encore un mystère et laisse présager d’un dernier tome encore plus métaphysique.

Deux auteurs, deux styles graphiques différents et deux écoles… L’un travaillant essentiellement en hachurage et très technique et l’autre en couleurs directes bourrées d’effets-visuels qui nous disent une chose : les arts-appliqués sont vastes et il est possible d’y découvrir une multitude de formes de dessin. Avec ces deux albums on passe du très bon à l’excellence.

Si le scénario n’a pas encore tout dévoilé sur ces deux albums ( ! ), Jean Dufaux nous prépare comme à l’accoutumé quelques surprises de tailles pour laisser le lecteur sur les genoux… Pour ma part, cette série est une véritable surprise autant dans le scénario comme le dessin et mérite largement qu’on s’y intéresse. Vivement le dernier tome pour découvrir la destinée de Saria.