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Résumé :

Henri-Georges Clouzot, alors jeune cinéaste, travaille d'arrache-pied au film qui, selon lui, doit consacrer sa carrière. Soutenu par son producteur, ancien résistant, envers et contre toutes les accusations de collaboration dont Clouzot fait l'objet, il pousse à bout ses acteurs, et notamment la comédienne Suzy Delair dont il partage la vie. Intransigeant, autoritaire et obsédé par son film, il croit devenir fou quand il se rend compte, en visionnant les rushes, qu'en lieu et place de ses bandes, ce sont des prises de vue dérangeantes du tournage lui-même, ou de son intimité orageuse avec sa compagne, qui défilent sur l'écran. De fausses révélations et véritables chausse-trappes, l'intrigue se noue sur le tournage de plus en plus difficile d'un film dont le script lui-même apparaît comme maudit. Car c'est la vie de Balzac qu'entrepend de mettre en scène Clouzot ...

Chronique :

Tout juste sortis de presse que déjà le second tome pointe du nez et à l’instar de Balzac pour le premier opus, voit le célèbre cinéaste Henri-Georges Clouzot être victime du même supplice… Cette fois-ci, c’est dans les rushes de son prochain film que les indices s’engouffrent avec des bouts de films jamais tournés, mais qui explorent avec noirceur des bribes de sa vie, mais côté obscure. Si enfouie dans son inconscient qu’on aimerait ne jamais les voir.
De plus, comme on n’a pas besoin de lire le premier tome, l’enquête est ici techniquement parfaite, répondant à une construction moderne, où les indices sont déployés par petites doses pour entretenir la flamme de la lecture jusqu’à la dernière vignette. Véritable télescope entre le thriller et le fantastique, on bascule rapidement dans une paranoïa que Clouzot subit surtout vu l’époque (1946) où tous peuvent être collaborateurs assignés.

Sans vraiment dépareiller après un Griffo très inspiré au premier tome, Loïc Malnati excelle dans son domaine et s’il reste plus statique, possède de belles qualités avec un soin particulier donné aux choix des angles de vues. Si bien que par moment le récit prend une tournure plus cinématographique sous le crayon de cet auteur… Dommage qu’il ne puisse pas développer cet univers plus en profondeur puisque le dernier tome à paraître sera dessiné par Denis Bajram.

Même si on pouvait craindre pour ce second tome que la trame et l’idée de base serait à quelques points identiques du premier tome, Valérie Mangin a sût injecter dans son récit suffisamment d’éléments pour brouiller les pistes et offrir un final surprenant. Je ne vous en dis pas plus pour garder le suspens… On attend le troisième tome qui devrait cette fois-ci mettre en « abyme » Valérie Mangin elle-même.