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Résumé :

José Alcano, neurologue, la trentaine qui fait tourner la tête aux filles, dirige une agence matrimoniale d’un genre nouveau. Révolutionnaire, même ! Mettant à profit ses connaissances, à l’aide de vidéos et de capteurs sensoriels, il mesure les réactions du système nerveux central des candidats, qu’il complète par des analyses sanguines hormonales. En fait, il dissèque les mécanismes névrotiques et hormonaux de l’amour pour faciliter les rencontres ! Antoine de Beaumont, assureur, très riche et veuf, vit seul avec sa fille Nina, 26 ans, prof de mathématiques, qui souffre de neurasthénie — José la qualifiera d’ « anhédonique » ! — suite au décès tragique de sa mère quand elle était enfant. Antoine, qui adore sa fille, a tout tenté pour la sortir de son état pathologique : 13 psychanalystes ou psychothérapeutes, 4 comportementalistes, 2 magnétiseurs, voyages, cures, stages et sports en tout genre, il a tout tenté, tout… sauf l’amour ...

Chronique :

« L’Amour » est un sujet très porteur dans la BD, le cinéma comme la littérature et il est vertigineux de voir comment des auteurs peuvent s’emparer de cette thématique et d’inventer une histoire inédite.
C’est ce qu’a fait le duo Toldac et Makyo en écrivant cette histoire d’amour sous un nouvel angle, très compliqué d’une part, avec des personnages complexes, très bien développés et cette mise en abyme où on essaye de provoquer l’amour à tout prix.
Du coup, de comparaison à incrédulité, les scénaristes construisent une histoire et montrent les rouages de l’amour « chimique » et du processus qui tend à rendre les individus amoureux et fous sans en connaître les raisons ( le coup de foudre ! )… Il y a de la malice dans cette écriture et une idée très intéressante à découvrir.

Fédéric Bihel est un auteur avec lequel il faudra compter les années à venir, car il devient très rare de voir des auteurs travailler en couleurs directes… Sur les planches de « Tout Sauf l’Amour » il explore une technique plus figée dans le choix des cadrages, mais arrive à chaque instant à faire passer de l’émotion… Ce qui est une chose rare dans le travail en couleurs directes car il faut une certaine maîtrise technique, que Bihel possède.

Cela fait avec tous ces éléments un album d’une rare qualité comme sait les éditer Futuropolis… On prend une telle claque par l’ingéniosité de l’histoire qu’on arriverait presque à voir la vie différemment, surtout si on est en couple. « Tout Sauf l’Amour » est à recommander et à prendre avec un peu de recul.