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Résumé :

À sa sortie de prison, au bout de sept ans, Abel Mérian n’a pour tout bagage que le célèbre sac à carreaux Tati et les fringues qu’il a sur le dos. Personne n’est là pour l’attendre. Il n’est cependant pas très inquiet, son butin l’attend, planqué dans une vieille usine. Cet argent gagné sans effort, si ce n’est à la sueur de la peur, devrait lui permettre de se la couler douce pendant un bon bout de temps. Mais lorsqu’il retourne en lointaine banlieue pour le récupérer, il découvre que l’usine a été transformée en musée d’art moderne, et que son magot a certainement été coulé dans le béton. Dépité, déambulant dans le musée sans but, Abel pense qu’il est vraiment devenu un « mec dans la merde jusqu’au cou ». C’est alors que sonne un portable, oublié sous une banquette. C’est sa propriétaire, une jeune femme en partance pour l’Italie, qui lui demande de le lui envoyer par la poste. Abel, en fouillant les sms et autres photos de l’appareil, découvre que la jeune fille est en pleine rupture amoureuse. Et lui, il aime déjà sa voix et ses beaux yeux noirs… Alors plutôt que de perdre son temps à poireauter à la Poste, il décide de faire ce qu’il sait faire de mieux : il pique une grosse berline allemande, avec un vieux chien en option sur la banquette arrière, pour se rendre à l’adresse qu’elle lui a donnée, et lui remettre en main propre le téléphone ...

Chronique :

Rascal n’a pas son pareil pour écrire des histoires et prouve qu’avec une idée de base plutôt simple, qu’il est capable de composer une partition simple et sincère.
Que l’on suive Abel Mérian qui sort de prison, qu’on rigole de ce magot perdu à jamais, de cette quête initiatique pour un téléphone trouvé qui va être au centre de l’histoire, d’un chien mourant ou d’un enfant fugueur, tout est composé pour la linéarité d’un moment précis où chaque détails, chaque textes et évènements sont cruciaux pour l’intrigue de « Au Vent Mauvais »...
Même s’il n’y a pas d’action ou de rebondissements, c’est justement la quiétude réaliste de ce road-movie qui offre la justesse au récit de Rascal.

Graphiquement, on pourrait aller à l’essentiel en disant que le travail de Thierry Murat me fait penser à celui de Loustal avec deux grosses images par page et le texte en dessous… Mais Murat s’aventure davantage vers des ambiances plus noires avec une recherche picturale qui prend source dans la photographie. Ce qui donne un ton juste, une immersion rapide dans l’histoire et offre de belles images.

D’ailleurs, on arrivera sans peine à s’identifier au personnage comme à ce road-movie et reposer ce livre avec la conviction d’avoir lu une œuvre à part !. Une œuvre qui peut marquer à jamais un lecteur de BD dit « roman-graphique » !... A vous de lui donner sa chance et d’explorer d’autres horizons narratif avec « Au Vent Mauvais ».