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Résumé :

En 1961, John F. Kennedy devient le 35e président des États-Unis. Décidé à endiguer le communisme en Asie, il lance le Projet Beef-Up, destiné à renforcer l'aide militaire américaine au Sud-Vietnam. C'est dans ce contexte que Marcelino Truong et sa famille arrivent à Saigon. Sa mère est malouine, son père vietnamien. Directeur de l'agence Vietnam-Press, Truong Buu Khanh fréquente le palais de l'Indépendance où il fait office d'interprète auprès du président Ngô Dinh Diêm, chef d'un régime autoritaire pris dans ses contradictions, entre nationalisme, rejet du passé colonial, influence chrétienne et antimarxisme virulent.
Fasciné par l'armement lourd débarqué des gros porteurs US, par la multiplication des attentats et des coups d'État, Marcelino pose un regard d'enfant sur cette guerre en train de naître qui ressemble à un jeu, une si jolie petite guerre d'une forme inconnue, où l'opinion mondiale prendra toute sa part. Mêlant l'histoire familiale à la grande Histoire, il brosse un portrait intime de Saigon, redonne vie à une époque et à des événements qui ont fait basculer le cours du monde et réussit un roman graphique palpitant, où les causes de la plus humiliante défaite de l'Amérique sont examinées avec justesse et équité depuis le camp des vaincus ...

Chronique :

Il est plutôt rare de voir sortir un livre, qui plus est une BD avec pour thématique la Guerre du Vietnam de nos jours. Mais vu sous le prisme d’un enfant, celui de Marcelino Truong, fils de diplomate et qui va assister impuissant face à cette tension.
On entre de plein fouet dans ce récit autobiographique et nous fait vivre avec une vive tension cette guerre. Depuis devenu adulte, Truong raconte sa vision, sa façon de vivre à l’époque sans construire un récit compliqué qui aurait pût être noyé sous un déluge d’information géo-politiques… Non, il y a une simplicité dans sa narration et préfère porter le récit en alternant un regard naïf d’enfant constitué de la mémoire d’un enfant et du langage adulte pour renforcer le récit… S’il n’est pas juste et se positionne dans l’observation, Truong synthétise par contre fidèlement ce récit… On est littéralement aspiré dans ce roman-graphique et on comprend comment la guerre civile entre nationalistes et communistes à pût démarrer.

Très loin du standard actuel de la BD, Marcelo Truong a réalisé des planches très sensibles où ses grandes cases et même ses doubles pages colorisées à l’aquarelle donnent cette petite touche dramatique à l’ensemble de l’album. Il y a une vraie recherche graphique pour donner plus de dramaturgie et un impact visuel très fort pour le lecteur.

On ne ressort pas indemne de cette histoire tout en remerciant l’auteur d’avoir voulu nous plonger dans cette sombre période de l’histoire Vietnamienne pour une dernière fois… On peut presque considérer ce roman graphique de testament et trouvera une place de choix dans vos lectures une fois les premières lignes avalées… Rarement une BD sur la guerre du Vietnam n’aura été aussi poignante de réalisme… A posséder.