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Résumé :

Qui pourrait imaginer que Kôtarô Higashino, un aimable garçon de café sans histoires, puisse être le serial killer sanguinaire qui terrorise la ville de Tokyo ? Surnommé le Tronçonneur, Kôtarô prend un malin plaisir à sectionner en deux les jeunes filles qu’il rencontre sur son passage… Meurtrier sadique la nuit, il redevient un garçon doux et attentionné le jour sans éveiller les soupçons de qui que ce soit. Mais voilà, que des événements étranges commencent à venir perturber l’existence tranquille de Kôtarô. Peu à peu, les cadavres découpés se multiplient dans les rues de Tokyo sans que Kôtarô y soit pour quelque chose. Y aurait-il un deuxième tronçonneur ? Qui donc imite ses meurtres ? ...

Chronique :

J’aime ce que fait l’éditeur Imho avec ses livres. Il pousse chaque livre ou objet ( en fonction de comment on le perçoit ! ) à être dérangeant, à pousser le lecteur à réfléchir davantage les histoires que plutôt les subir.
Dans « Fraction », même si la première histoire est de facture classique, il introduit un soupçon de doute… L’auteur manipule autant le lien narratif que les images, faisant de ce thriller un cauchemar glauque et prouve dans le contexte du manga, qu’il est possible de faire évoluer ce médium vers une autre forme narrative… Après cette mise en bouche intelligemment écrite et surprenante au final, Shintaro Kago aborde les lecteurs avec des petites histoires qui catalysent l’horreur et explorent nos peurs pour accrocher ces histoires macabres, qui devraient surprendre les fans de l’auteur, habitués à ce genre de récits.

Autant dans la BD européenne il est difficile de terrifier un lecteur, autant les japonais et leur forme d’expression graphique y arrivent sans difficulté. Il suffit pour cela de regarder le travail de Shintaro Kago sur ce tome pour comprendre qu’ils ont une vision fascinante pour le morbide et n’ont aucune limite graphique, faisant de chaque pages une expérimentation visuelle… du grand art !.

Loin certes de ce qu’il a pût produire par le passé, Shintaro Kago montre tout son talent de dessinateur, mais surtout de conteur… Capable en très peu de mots de placer une ambiance et de nous faire frissonner. « Fraction » par son côté underground et subversif n’est pas à mettre entre toutes les mains… Il faut une certaine idéologie de la noirceur ( macabre et érotique ) pour en apprécier la substance… A découvrir.