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Résumé :

Dans une petite ville de l’Amérique profonde, des disparitions inexplicables se succèdent à un rythme inquiétant et la psychose gagne peu à peu les habitants. Clay et Cassie y débarquent pour reprendre la gestion de la station de service d’un père qu’ils n’ont que peu connu et qui compte parmi les disparus. Ils ne vont pas tarder à se rendre compte que rien ne semble tourner rond  dans la petite bourgade  : à la paranoïa et aux soupçons généralisés, s’ajoutent le comportement ambigu d’un sheriff magouilleur, de gênantes histoires de coucheries et même l’apparition soudaine d’un fantôme. Clay et Cassie vont rapidement se retrouver au centre de l’intrigue, levant peu à peu le voile sur ces mystérieuses disparitions. Ce qu’ils découvriront ira bien au delà de ce qu’ils pouvaient imaginer ...

Chronique :

Pour trouver des récits un peu à part du circuit traditionnel de la BD, il faut aller voir du côté des éditeurs indépendants qui réalisent souvent un formidable travail de recherche pour nous offrir comme avec « Only Skin » un petit bijou de la culture américaine et du genre roman-graphique.
Si l’histoire est plutôt classique dans le fond, Sean Ford qui publie ici sa première BD développe un univers étrange qui sous couvert d’enquêtes policière propulse l‘intrigue vers une dimension fantastique avec pour éléments cette étrange forêt et ce fantôme à l’apparence sympathique !... Mais le récit va plus loin et cache dans son ventre une forme psychologique de thriller, empruntant à la base narrative quelques éléments réalistes issus de notre inconscient. On découvre alors des personnages à la dimension humaine, bien développés et qui offrent au récit toute la profondeur qu’il mérite. Jamais on ne décroche de l’histoire, tant celle-ci est bien écrite et envoûtante.

Précis, noir juste ce qu’il faut, Sean Ford réalise de belles petites planches efficaces dans le découpage et avec un bel équilibre de l’emploi du N&B.

Sean Ford aura prouvé avec ce livre qu’il est capable de surprendre ses lecteurs, d’expérimenté de nouvelles formes narratives et de rendre les récits longs excitants. On prend une claque comme jamais et même si « Only Skin » fait près de 270 pages, jamais la tension de ce polar ne redescend et nous prend littéralement aux tripes. On peut remercier les éditions Rackham pour le travail fait sur ce livre qui mérite qu’on s’y penche. Une belle découverte à posséder bien sûre.