X

Résumé :

Après avoir été couronné roi par une communauté à lui toute dévouée, un jeune singe part à la recherche de l’immortalité... Milo Manara, sur un scénario de Silverio Pisu, adapte un célèbre roman chinois du XVe siècle, Le Roi des singes, qu’il réinvente à sa manière tout en faisant de nombreux parallèles avec le monde moderne. Ainsi, les tribulations chaotiques de ce singe anthropomorphe ressemblent plutôt aux errances oniriques de Giuseppe Bergman, voire à celles de Don Quichotte. Un roman graphique riche et truculent, initialement paru en 1980, où la maestria graphique de Manara, à l’époque encore fortement influencé par Mœbius, éclate à chaque page ...

Chronique :

Il semblerait que depuis quelques temps déjà, les éditions Glénat soit sur le moindre album de Milo Nanara pour en proposer une réédition. Cette fois-ci, on découvre l’une des toutes premières BD de Milo Manara parue en 1980 qui s’avère être une adaptation plutôt libre d'un conte chinois du XVIème siècle.
Pour cela, Silverio Pisu a laissé libre cours à son imagination pour inclure dans ce conte quelques références de l’époque avec une touche politique certes, mais surtout une vision très hippie de l’époque qui avait déjà gagné les milieux artistiques. C’est donc dans un récit halluciné qu’on suit la quête mystique de ce singe aux allures humaines qui dans son parcours va croiser les chemins de plusieurs créatures ( !) et faire des rencontres inoubliables pour lui et le lecteur.

Même pour le graphisme, la ligne épurée n’était pas encore d’actualité, car il employé à l’époque de ce récit une forme d’hachurage intense pour donner du volume. Alors quand on voit ces travaux plus tard sur « El gaucho » ou « Un Eté Indien » on est à cent lieues de sa maîtrise du trait… mais n’allez pas croire que le travail est bâclé, loin de là !... chacune des pages sont parfaites et possèdent d’excellentes qualités graphiques qui ferait envie n’importe quel dessinateur.

En se plongeant dans cette intégrale qui comporte tous les chapitres de la série « Le Singe » on découvre une nouvelle facette de Milo Manara et surtout que d’un vieux conte, il est possible de réécrire une histoire pour la rendre post-apocalyptique, futuriste dans l’âme, hippie dans son contexte et subversive dans sa forme… A découvrir.