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Résumé :

En 1975, Philippe Druillet perd sa femme Nicole, victime d’un cancer foudroyant. Il exorcise sa peine dans un album au pessimisme assumé, pointant l’absence totale d’échappatoire à l’issue finale. S’ouvrant sur une préface laissant éructer la rage de l’auteur, La Nuit nous décrit un monde en proie aux gangs de motards anarchiques ou autres barbares déglingués et accros à la dope, se dirigeant tous, au cours d’une bataille sanglante pour le « shoot » ultime, vers une fin inéluctable. Les planches grandioses s’y succèdent comme de véritables tableaux dressant le portrait d’une humanité en perdition, folle, désespérée et nihiliste ...

Chronique :

Même si Philippe Druillet a élaboré les plus belles séries de SF avec notamment le culte « Lone Sloane » , « La Nuit » BD hommage à sa femme est certainement son œuvre la plus personnelle et dont il est impossible de changer quoi que ce soit de la maquette originale (vu sur son site internet).
Il faut dire que « La Nuit » a était un catalyseur de doute comme d’une haine qu’il a déversé en désespoir d’avoir perdu brutalement sa femme d’une maladie, laissant l’artiste dans le désarroi et l’écoeurement d’un système où l’humain n’a plus sa place. Machine à broyer, cette histoire se consume de l’intérieur, faisant de la chair humaine une pâte organique qui crée l’histoire, la rend brillamment dérangeante et sournoise, si bien que par moment on se sent mal à l’aise en lisant « La Nuit ».

Mais à l’histoire, Philippe Druillet s’est attelé à créer de petits tableaux, pleine page ou double page faisant étalage de son savoir-faire dans la composition visuelle… On prend une claque en découvrant cette BD vieille de plus de trente ans et qui étrangement n’a pas encore été détrôné graphiquement… Comme s’il était impossible de faire mieux… Tout y est grandiloquence et majestuosité !.

Aucun doute que lire « La Nuit » vous réservera quelques moments de réflexion mais aussi d’émerveillement devant ce déluge graphique qui aujourd’hui encore reste l’un des monuments incontournable de la SF française… A posséder bien sûr.