X

Résumé :

Mars 2010, la grand reporter Pascale Bourgaux part réaliser un documentaire sur un seigneur de guerre, dans un village du nord de l'Afghanistan où elle se rend régulièrement depuis dix ans. Compagnon d'armes de Massoud à l'orée de ce siècle, farouche adversaire des talibans et chef respecté, Mamour Hasan, puisqu'il s'agit de lui, n'a pourtant pas connu de fonction gouvernementale à la hauteur de son engagement. Contre toute attente, elle découvre que nombre de jeunes, notamment le fils du chef de la tribu, sont sur le point de basculer dans le camp taliban. Alors que le pays se débat dans une situation des plus confuses, entre guerre, luttes d'influence et corruption galopante, comment, dans ce bastion de la résistance anti-talibane, en est-on arrivé là ? ...

Chronique :

Je trouve le choix du titre de cet album judicieux et fort en image pour résumer en une seule phrase le contexte dramatique de la situation.
La base de cette BD était un documentaire (que je n’ai pas vu !), « Les Larmes du Seigneur Afghan » est un plaidoyer à la démocratie, vu sous le prisme de la journaliste Pascale Bourgaux, grand reporter qui a roulé sa bosse un peu partout où il y a des conflits comme le Kosovo, l’Irak ou l’Afghanistan et enfin Mamour Hassan, seigneur de guerre qui a chassé les Talibans avec l’aide des Américains.
Sauf qu’ici, cet élément prend une toute autre tournure avec un vieil homme qui semble dépassé par les évènements et n’arrive plus à juguler l’hémorragie au sein des jeunes qui partent et soutiennent le régime taliban !... Dès lors, le récit devient anxiogène, surprenant et à la limite énervant si Zabus et Bourgaux n’avaient pas temporisé l’écriture du scénario pour lui donner plus de profondeur… Que ce soit les afghans eux même, les propres membres de sa famille pro-taliban, tout semble partir en l’air, nous mettant mal à l’aide devant ce contexte politique aux enjeux qui nous échappent pour nous les occidentaux, dont Bourgaux veut apporter le témoignage poignant.

Seul Campi pouvait dessiner cet album, tant son dessin est e parfaite osmose avec le thème de l’histoire ! Je ne vois aucun autre dessinateur capable de donner autant d’émotion dans ses pages !... Certaines scènes sont assez éloquentes à ce sujet et prouvent que le médium de la BD, allié à un texte et un dessin comme celui de Campi peuvent surpasser les romans comme le documentaire.

Album sensible et tragique à la fois, il est évident qu’on ne ressort pas indemne d’une telle lecture… A posséder impérativement.