X

Résumé :

Si ce fameux attentat de Sarajevo a été maintes fois commenté, l’homme qui tenait l’arme du crime est resté pour la plupart un illustre inconnu. Gavrilo Princip, serbe de Bosnie-Herzégovine, 7ème enfant d’une famille de 9 enfants. Quand un certain Zerajic tenta d’assassiner le gouverneur autrichien Varesanin avant de se suicider, le jeune Gavrilo se fit la promesse de lui aussi, un jour, tuer un «chien d’autrichien» haut placé et de mettre fin à ses jours dans la foulée… Après son renvoi du collège, fut une période où il côtoya les milieux anarchistes. Quand en 1912, le Montenegro déclara la guerre à la Turquie, il fut refusé par l’armée à cause de sa tuberculose. Il en ressentit une énorme frustration et se sentit extrêmement honteux de ne pouvoir aider son pays et les peuples opprimés. En 1914, quand il fut question que l’archiduc François Ferdinand se rende à Sarajevo, Gavrilo et ses compagnons décidèrent de rejoindre l’organisation terroriste «L’unification ou la mort» et fomentèrent l’assassinat de l’archiduc. Ce fut quelques heures plus tard que l’opportunité se présenta à Gavrilo d’accomplir leur dessein. Il avait à peine 20 ans. Arrêté et emprisonné, il mourut en avril 1918. Après la guerre, il fut salué comme le héros de l’état yougoslave nouvellement créé ...

Chronique :

Avec ce livre, Henrik Rehr pose les bases d’une même réflexion à partir du geste insensé de Gravilo Princip et dont l’ordre mondial fût changé, ordonnant l’aboutissement de millions de morts !

Sans jamais apporté la vérité crue aux lecteurs que nous sommes, l’auteur a préféré jouer le témoin, positionnant son récit dans une radicalisation anarchiste qui au final s’approche au plus près de la vérité que du fait historique… Il fallait un point de départ à ce conflit Mondial, et la personne qu’est Gravilo Princip, avec son bagage de militant, sa vie de souffrance et son geste permet aujourd’hui de comprendre. En cela, le récit de Rehr est exemplaire et ne tombe jamais dans la facilité.

J’aime beaucoup ce genre de dessin, ultra pictural et basé sur une multitude de hachures permettant d’avoir un N&B impeccable, si bien que par moment je me demande si Rehr n’utilise pas la carte à gratter pour arriver à un tel résultat ?

Toujours est-il, qu’il restitue ainsi toute l’ambiance de l’époque et des scènes éprouvantes, voire choquantes pour un récit fondateur de ce que sera la Première Guerre Mondiale et permet ainsi à toute une génération de tout bien comprendre… car sortit du sentier balisé de la bande-dessinée dite « roman-graphique », ce livre nous apprend beaucoup de choses et pourra remplacer certains manuels d’histoire… A posséder impérativement.