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Résumé :

Cervantès, Mike de son prénom, est un jeune homme plutôt paisible. Pour éviter de menus ennuis avec la police, il s’engage dans l’armée, et part comme GI en Afghanistan. Prisonnier des talibans, évadé, repris, maltraité, il est amputé d’un bras. Exactement comme cet autre Cervantès – Miguel de son prénom de baptême, auteur du célèbre roman publié en 1605, qui perdit l’usage de sa main gauche au cours de la fameuse bataille de Lépante le 7 octobre 1571. Révolté contre la société ultralibérale qui broie les vies des moins riches, Mike part en lutte pour plus de justice, endossant alors au volant de sa Ford Mustang le costume d’un Don Quichotte des temps modernes ! ...

Chronique :

Sous ses airs de fausse adaptation, « Un Certain Cervantès » reste un livre très dangereux, capable avec des mots et des dessins de disséquer notre société et de bâtir d’après l’idée de Don Quichotte un parallèle avec la vraie vie de Cervantès et notre époque trouble, grignotée de toute part par l’insécurité, le fanatisme, la religion et le capitalisme…

Christian Lax réalisant un travail d’écriture minutieux qui joue de ce code-là pour un récit à la limite du fantastique et du romanesque… Suivre Miguel dans la vie de Mike d’aujourd’hui et de voir cette opposition avec la trajectoire du vrai Cervantès. C’est un peu compliquée à expliquer, mais cette idée fonctionne bien et offre une relecture du mythe de Cervantès et de sa vie exubérante…

Pour cela, Christian Lax nous introduite dans le récit avec un graphisme nouveau, où il laisse place à l’improvisation dans sa mise en couleurs toute de N&B, où les encres et l’eau forment parfois des textures et des tonalités chromatiques inattendues.

C’est tout simplement beau à voir et à lire… L’essentiel même de l’existence d’un livre… A posséder impérativement.