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Résumé :

Soldat du 11e régiment, Videgrain est à moto, sur les routes… les Allemands ont enfoncé tous les fronts. C’est la débâcle. Les Stukas bombardent en piqué les populations civiles et militaires qui fuient l’avancée allemande. La route est jonchée de cadavres. Videgrain est chargé de veiller les corps sans vie de ses camarades massacrés par les avions ennemis. Mais alors qu’il peut enfin rejoindre son régiment, il s’aperçoit qu’une balle a percé le réservoir de sa bécane. Commence alors un voyage bien étrange où le burlesque côtoie le drame d’un pays en guerre, une France meurtrie, à l’heure de la défaite éclair de son armée. À l’heure où les hommes devraient moissonner les blés, ils creusent des trous pour y déposer les dépouilles des infortunés, et, sous le soleil de juin, cassent la graine entre deux cercueils qui font office de table de jardin. Une partie de campagne bien étrange où les hommes sont devenus croque-morts bien malgré eux, et continuent de croquer la vie, coûte que coûte ...

Chronique :

On se demande toujours où va nous mener Pascal Rabaté dans ses récits... Avec "La Déconfiture", l'auteur nous transporte durant la Seconde Guerre Mondiale en compagnie de nos deux héros: André et Amédée qui vont se payer le luxe d'une " presque" balade bucolique à travers la campagne française en débâcle militairement ainsi que des civils en exode !!!

L'auteur pose le regard a travers ces deux soldats ou certaines scènes, sont souvent justes et réalistes, voyant défiler sous nos yeux un film plus qu'une simple BD ! Alors si l'absurde côtoit souvent l'horreur, Rabaté ne cherche pas à verser dans le pathos et préfère un récit dynamique ponctué parfois d'action (avion en rase-mottes et reddition) qui devrait en toute logique nous offrir quelques rebondissements pour la suite...

A l'inverse de certains de ses autres albums, eux aussi parfaits, "La Déconfiture" est réalisée en N&B qui permet de mieux capter la lourdeur de la situation et dévoile ainsi sa maîtrise parfaite de la lumière... A posséder une marche sur Paris vingtaine de battre le fer de il faut.