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Résumé :

L'amour, la création, l'homophobie, la précarité, dans la France au tournant du millénaire. Le Dernier Sergent fait suite à Journal et structure "Esthétique des Brutes", le colossal projet autobiographique de l'auteur.
Tandis que Fabrice termine le tome 3 de Journal, une certaine reconnaissance de son travail lui fait rencontrer artistes et intellectuels qui structurent son émancipation politique. Mais n'est-elle pas encore pour certains privilégiés ? Les slogans progressistes cosmétiques peuvent-ils augmenter le territoire concret des rencontres entre hommes quand celui-ci a toujours la même surface au sol ?...

Chronique :

La première fois que j'ai entendu parler de Fabrice Neaud, c'était dans une interview pour la revue Jade. J'ai plus tard acheté le coffret sur Rakuten à l'éditeur qui les bradés... Je suis alors entré de plein fouet dans son univers, le sien, car j'avais un peu de mal à m'identifer au personnage. Il m'aura fallu une seconde lecture pour apprécier l'angle de vue de l'auteur, sa façon de raconter et de mettre en lumière sa vie...

Avec ce second cycle, il faut donc se préparer mentalement, car il n'y a pas de tabou, notamment quand il aborde l'homosexualité frontalement. Il faut accepter cette décharge d'énergie et sa façon de voir les gens comme le monde. Assez dense et verbeux, ce premier tome se lit rapidement il faut l'avouer. Mais surtout, Fabrice Meaud a changer sa façon de voir le monde qui l'entoure, comme si son oeuvre, celle du "Dernier Sergent" était traversé par la poésie.

Pour le dessin , oui, son trait a effectivement évolué, mais avec les années, s'est assagit, comme pour mieux tenir le rythme en optant vers un travail plus simple, essentiel et nerveux à la fois. On se plait à scruter chaque cases, tout en appréciant son trait et sa façon de croquer les visages et leurs émotions.

Nouveau cycle, nouvelles expériences et maturité, font de "Dernier Sergent" une oeuvre forte pour qui aime l'autobiographie en BD.